Au devant la salle, sous le crucifix, abrité par une sorte de baldaquin, un grand bureau trônait sur un podium surélevé. De cet endroit, le surveillant, un abbé, pouvait observer tous les écoliers la tête plongée dans leur devoir. Et gare à celui des120 gamins qui n'observait pas le silence durant ces deux heures d'études.
Chacun disposait de « son banc à lui ». Toujours le même, attribué en début d'année par "Monsieur Van Raes", surveillant. Curieusement, ces pupitres étaient en tubes et accrochés les uns derrière les autres, comme les wagons d'un train.
Pour se dégourdir les jambes, le surveillant se prenait l'envie d'aller et venir dans les allées, entre les bancs, inspectant tout sur ses passages : la bonne tenue assise, la propreté des cahiers, les éventuels objets interdits cachés sous le pupitre. Quoi donc encore ? A 8 ans, je n'avais rien à me reprocher.
C'était ainsi chaque soir, de 5 heures à 6 H ½, un laps de temps largement suffisant pour effectuer, dans le silence le plus rigoureux, ces travaux dits « à faire à domicile ». D'abord, effectuer un brouillon pour ensuite « refaire au propre » sur le cahier de devoirs... et à l'encre, avec une plume « ballon » pardi, trempée dans l'encrier. Je n'ai pas à me plaindre : question « pâté », j'avais le doigté.
Attention : il était formellement interdit de remplir l'encrier avec des boulettes de papier ou du papier buvard. Sinon, c'était bien sûr... la punition.
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