19/09/2017

" C O L L È G E S A I N T - H E N R I "

"COLLEGE SAINT-HENRI"....
J'avais à peine huit ans quand j'aperçus ces immenses lettres majuscules placardées en haut du pignon en briques rouges, visible au fond de l'allée ombragée de la drève du collège lorsqu'on y entre par la rue de Wervicq.
J'ignorais où j'allais en donnant la main à ma Maman. Celle-ci l'avait décidé:  "Collégien, tu seras" a-t-elle pensé ! Ce mot ne disait rien au petit gosse chétif que j'étais, même pas conscient de ce qui m'attendait. 


En septembre 1953, je quittai l'école subventionnée pour garçons, au Bizet où
l'instituteur m'avait appris à lire, à écrire et à compter. Il s'appelait "Monsieur Albert". Impossible  d'oublier sa silhouette avec son tablier gris, son parapluie à la "Chamberlain" et son "nez pointu"... comme l'avaient décrit mes frères Pierre et Gérard. 


Sur les pupitres en bois, peints en noirs et dont la planche était trouée pour recevoir l'encrier en porcelaine blanche, nous n'avions qu'une seule position à prendre pour être l'enfant sage : assis bien droit, les bras croisés.  Sauf au moment de la prière quand Monsieur Albert se joignait les mains, pour nous montrer l'exemple.
- "Je vous salue, Marie...." etc... etc qu'il récitait monocorde et que toute la classe (1ère et 2e années) répéter en ânonnant, comme l'acte de contrition écrit dans la "catéchisme" .
Pour la lecture, l'instituteur ne pouvait  faire plus simple : quelques cartons alignés au-dessus du grand tableau noir représentaient des lettres et des dessins nous forçant à déchiffrer : "papa fume la pipe" ou encore "michel mange un macaron"
Quant au calcul, mon premier Maître d'école ne s'est jamais lassé d'utiliser son grand boulier ou sa latte qu'il cognait sur son pupitre pour cadencer la mémorisation de la "table par 2"
Enfin, pour le cours de religion, (important !), il devait nous préparer à recevoir la première hostie en nous apprenant quelques cantiques fort dévots, en s'aidant de son inséparable clarinette tout en libérant quelques fausses notes. Sans oublier de tacheter d'encre l'ampoule allumée pour nous faire comprendre ce qu'était le péché... mortel, originel et véniel !

J'écris ces quelques lignes, pour rendre hommage à mon premier instit'. Après ces deux premières années primaires, je suis devenu "Collégien"...pendant dix années de suite dont j'essaierai d'égrainer tous les souvenirs qui me sont restés en mémoire.

1 commentaire:

  1. J'attends avec impatience la prose qui, peut-être, me fera resurgir certains de mes propres souvenirs ...

    RépondreSupprimer